La branche rennaise de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir a signalé mercredi l’existence selon elle d’un important défaut de fabrication des moteurs montés sur des Peugeot 306 et Citroën Xsara commercialisées entre 1997 et 1999 par PSA. Les moteurs de série 1,9 TD, installés notamment sur des 306 diesel et des Xsara diesel, peuvent présenter un vice caché « sous la forme d’une rupture de bielles », a déclaré à l’Associated Press Stéphane Martin, juriste de l’association UFC-Que Choisir de Rennes. La panne, « subite » et « totalement imprévisible », détruit définitivement le moteur, mis hors d’usage, et entraîne un écoulement d’huile sur la chaussée, a-t-il expliqué, ajoutant que les frais de réfection du moteur s’élèvent « à 3.000 ou 4.000 euros ». Par ailleurs, souligne l’association, « les dysfonctionnements graves de ce moteur ont entraîné des accidents de la route. Plusieurs problèmes corporels sont à déplorer », insiste-t-elle. UFC-Que Choisir de Rennes a donc réuni un collectif d’environ 200 plaignants dont le moteur s’est cassé à la suite d’une rupture de bielles. Et au mois de novembre, Peugeot et Citroën ont été assignés en justice par le biais d’un référé-expertise devant le tribunal de grande instance de Paris. Une prochaine audience est prévue le 12 mars prochain, selon Stéphane Martin.

PSA nie tout accident corporels

Du côté de chez PSA, on reconnaît le problème. « Nous sommes effectivement au courant d’une assignation en nom collectif déposée par UFC-Que Choisir qui concerne 28 cas de rupture de bielles sur moteurs 1,9 litres TD », a reconnu mercredi soir Marc Bocqué, porte-parole de PSA Peugeot Citroën. Mais « contrairement au communiqué de l’association de ce jour, nous pouvons affirmer qu’à notre meilleure connaissance, il n’y a pas d’accidents corporels qui aient été entraînés par ces ruptures de bielles nous étudions chaque dossier individuellement », a-t-il ajouté à l’Associated Press sans fournir d’autres détails.

Cacher le problème

Ce à quoi l’association répond : « Les constructeurs se préparent à mener des manoeuvres dilatoires dans le but d’échapper à leurs responsabilités ». Et de rappeler que PSA devrait normalement prendre en charge 100% des frais de réparation. »On pense qu’après 1999, les constructeurs ont été au courant de ce vice caché et ils ont réglé le problème. En 2000, il n’y plus aucun défaut lié à ce moteur. C’est tout de même assez bizarre », souligne Stéphane Martin. « Entre-temps, ils ont réglé cela au cas par cas et ont tout fait pour cacher le problème aux consommateurs, en gérant les dossiers avec des petites indemnisations, et en signant des accords avec les clients pour qu’ils ne révèlent rien à la presse », poursuit-il. L’Association UFC-Que Choisir estime que le défaut de fabrication pourrait concerner « des milliers de cas » en France, voire en Europe. Source Autoactu.com – 06/02/2003